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Samedi 3 Décembre 1921

Le Samedi 3 Décembre se tient à la mairie la dernière réunion du bureau de bienfaisance pour l’année 1921. Ce bureau à, entre autres, la lourde tâche d’établir la liste des habitants de la commune admis à bénéficier de l’assistance médicale gratuite et de traiter les demandes d’assistance aux vieillards et infirmes incurables. Aujourd’hui, elles sont 25 familles à figurer sur la longue liste pour 1922, à laquelle s’ajoute une demande pour un vieillard.

Avant 1905, cette solidarité s’exerçait au travers de la « Fabrique », sorte d’association paroissiale qui gère sous la surveillance du maire et du curé les revenus et les biens de la paroisse. La Fabrique perçoit des dons, des legs (que le conseil municipal doit ou non accepter lors d’une délibération), et des aides de la commune qui peuvent prendre différentes formes : pour Géronce par exemple, les revenus des récoltes de terrains communaux, appelés pour cette raison « champ des pauvres ». La fabrique aide ainsi les personnes en difficulté et prend à sa charge les inhumations des nécessiteux.

Mais à partir de la loi du 14 Juillet 1905, tout change : les communes deviennent responsables de cette prise en charge des nécessiteux. Chacune d’elle fixe librement le montant des impôts à collecter pour satisfaire à cette obligation ainsi que la nature et le montant de l’aide à apporter. Les membres du bureau de bienfaisance valident les demandes à partir des éléments dont ils disposent : certificat médical, situation de famille, nature des revenus. Selon les besoins de chacun, cette aide peut être exceptionnelle ou fixée pour une durée donnée et prendre la forme d’un versement d’une somme d’argent, la mise à disposition d’une certaine quantité de pain, ou la prise en charge des frais de santé, d’hospitalisation ou de cure thermale.

La préfecture verse une subvention qui permet d’assurer l’équilibre financier du bureau. Il arrivera même au préfet de reprocher à Géronce d’avoir un nombre trop important de bénéficiaires, et qu‘en conséquence il y a lieu de procéder à quelques radiations, ce à quoi le maire fera valoir que les Géronçais, principalement simples paysans, artisans ou ouvriers ont majoritairement des revenus forts modestes et qu’aucune radiation ne saurait être envisageable.

Ce système prendra fin en 1945, remplacé par la Sécurité Sociale, chargée d’assurer à tous et à chacun une protection plus universelle. Mais ça, c’est une nouvelle histoire.


 

Illustrations : BN

A.M.