Aller au contenu principal Skip to page footer

Dimanche 24 Décembre 1865

Traditionnellement dans ces années, c’est le dimanche que se réunissait le conseil municipal, c’est donc le dimanche 24 Décembre 1865 que se tient une séance ordinaire. Le Maire, Monsieur Tristan, tient à exposer à ses conseillers un simple projet qui pourrait alimenter la trésorerie de la commune. Il existe à l’intérieur du village, donc sur une zone non soumise au régime forestier plus contraignant, neuf vieux chênes creux et dépérissants. Il y en a huit au Prat et un au Vialé devant la maison Loustalet. On pourrait utilement les faire abattre et les remplacer par de jeunes plants de chêne et de peuplier. Et sur la lancée, il y a un chêne devant l’église et trois dans la lande, devant Baretou, chargés de grosses branches qui ne donnent aucun revenu, que l’on pourrait élaguer et vendre également pour augmenter les bénéfice.

Le conseil municipal, après en avoir délibéré, prend en considération cette proposition, l’approuve à l’unanimité et propose une vente aux enchères publiques du bois ainsi récupéré. Le Prat et le Vialé seront repeuplés d’une jolie plantation de jeunes chênes et de peupliers qui seront plantés en ligne droite autant que faire se peut.

L’affaire aurait pu en rester là, mais le 14 Janvier 1866 un habitant de la commune fait opposition à cette délibération pour les arbres devant Baretou et qui, d’après lui lui appartiennent. On sent une réticence certaine chez le maire qui fait transcrire les propos ainsi : «… dont il se prétend propriétaire, attendu, dit-il, qu’ils sont situés sur une de ses propriétés dont il paie les contributions au même titre que les autres habitants de la commune». Or, pour le maire, ces arbres ont toujours appartenu à la commune puisqu’elle en vend annuellement les glands aux enchères publiques, ce depuis trente ou quarante ans, sans que jamais il n’y eut la moindre réclamation.

De l’avis de Monsieur Tristan, cette opposition, même si elle est malfondée, pourrait retarder la totalité de la vente envisagée. Il vaut mieux donc demander l’autorisation de poursuivre la vente des chênes du Prat et du Vialé, d’ajourner d’émonder ceux devant Baretou jusqu’à ce que les autorités compétentes statuent sur l’opposition de cet habitant.

Le conseil municipal reprenant à son compte les arguments de son maire, délibère, demande l’autorisation de la vente uniquement pour le Prat, le Vialé et devant l’église, tout en maintenant les droits de la commune sur les arbres « situés devant Baretou à la lande ».