Dimanche 19 Décembre 1734
Nous voici donc 290 ans en arrière, le Dimanche 19 Décembre 1734. Politiquement, il faut (déjà) regarder à l’est : la France est engagé dans la guerre de succession de Pologne, la Grande Bretagne et la Russie viennent de signer un accord commercial (si, si : c’est marqué dans les journaux). On peut cependant se douter que les habitants de Géronce s’en soucient assez peu. On peut même être certains que dans la famille Dartes, on est tout à la joie de la naissance ce jour, Dimanche 19 Décembre 1734, de André. Le nom de la mère nous est un peu plus familier puisqu’elle s’appelle Marie de Tristan. L’abbé Casalongue, curé de la paroisse, baptisera André le 26 Décembre à l’église de Géronce. Le parrain est André de Castera, de St Goès(?) en Armagnac et Marie Dartes de Géronce, habitants à Géüs. Faute de renseignements, on peut échafauder quelques hypothèses. Il existe à la limite des Landes et du Gers, un Arthez d’Armagnac (tiens ! Arthez comme le nom de famille du nouveau né (D’Arthez?) et à proximité de cette commune un village du nom de St Gein, un autre du nom de St Gor. Peut-être le parrain de André vient-il de l’un de ces villages, mal orthographié. Nous vous laissons sur ce point le choix de faire tourner, ou non, la machine à imagination.
Puisque nous sommes dans les bonnes nouvelles, nous ne nous priverons pas d’annoncer le Mardi 19 Décembre 1747 la naissance de Marie de Pardies. Elle est la fille de « Jean de Pardies et de Marie de Pucheu du lieu d’Escot habitants dans la maison de Ribeton (c’est un nom de famille présent à Géronce à cette date) de Géronce et fait baptisée le lendemain dans l’église de Géronce par moi, vicaire soussigné. Le parrain la marraine sont Jean de Patie et Marie de Berges du lieu de Géronce ».
Et pour finir dans la joie et la bonne humeur, nous allons nous attarder le Samedi 11 Décembre 1745 au mariage de Bernard Doaler et de dame de Bastard, dont nous ne connaîtrons pas le prénom. « Le onzième jour de Décembre mille sept cents quarante cinq ont épousé canoniquement dans l’église de Géronce par moi vicaire soussigné Bernard de Doaler de Géronce, laneficier de profession, âgé de vingt six an suivant déclaration et dame de Bastard du dit lieu, couturière de profession et âgée de trente huit ans comme elle la déclaré et ayant obtenu la permission de Monseigneur l’Évêque comme il est constaté par la dispense du troisième Décembre de la présente année leur permettant de se faire impartir la bénédiction nuptiale pendant l’Avent et ce à l’assistance de leurs parents spécialement de Jean de Castaings Pelous (?) beau-frère de l’épouse présents les témoins Arnaud de Capera, Bernard de Bordenave, Jean de Patie et Raymond de Capdepon du dit lieu de Géronce qui ont signé avec moi principal(?) vicaire et l’époux non l’épouse pour ne pouvoir interpellée pour ce faire. »
Quelques remarques sur cet acte de mariage. Tout d’abord, nous avons à dessein conservé l’orthographe (alibi très pratique qui permet de se dédouaner). Ensuite si on trouve le nom de Bastard dans la région de Monein, il n’est pas fréquent à Géronce. Quant à celui de Doaler, nous ne l’avons trouvé nulle part avec cette orthographe, sans en tirer la moindre interprétation. Enfin, il nous a fallu chercher longtemps pour trouver un mariage au mois de Décembre : c’est le seul repéré en plus de 80 ans. D’accord, les recherches ont certainement été trop rapides, mais nous avons une explication : il a fallu à nos mariés une dispense épiscopale pour pouvoir se marier en Décembre, période de l’Avent.
Juste avant de nous quitter pour aujourd’hui : avez-vous remarqué que, encore une fois, si la majorité des hommes peuvent signer, la mention « non l’épouse pour ne pouvoir interpellée pour ce faire» figure bien trop souvent au dessus des signatures.