Dimanche 1 Décembre 1811
Pierre Lasserre, vous avez certainement déjà lu ce nom quelque part : c’est celui qui est apposé sur le fronton de l’école de Géronce.
Le dimanche 1° Décembre 1811,naît à Géronce Pierre Lasserre. Il est le fis de Jacques Lasserre et de Brigitte d’Estrate. Son père est manufacturier, on dirait aujourd’hui industriel, sa mère originaire de Lucq de Béarn. Son grand-père paternel est chirurgien, profession alors moins prestigieuse que de nos jours.
Pierre Lasserre part très jeune, à 15 ans, en Espagne où il va faire fortune dans le commerce de la laine. Il se marie, mais le couple n’aura pas d’enfants. Son épouse décède en Espagne et sera inhumée à Séville. Au soir de sa vie, Pierre Lasserre qui garde la nostalgie de sa région de naissance s’installe à Oloron. Convaincu de l’importance primordiale de l’éducation, il dote les écoles d’Oloron et de Géronce de nombreux dons destinés à acquérir des livres et du matériel scolaire.
Lorsqu’il décède en Novembre 1884, son testament révèle toute l’attention qu’il porte à ses concitoyens. Il lègue ainsi 8 000 francs à la caisse des écoles d’Oloron, 100 000 francs (d’après nos calculs près de 450 000 €) à différents bénéficiaires de Géronce. Sur cette somme, 20 000 francs seront consacrés à la construction d’une école et de la mairie. Une autre partie sera consacrée à la création d’une fondation destinée à récompenser chaque année une jeune fille méritante de la commune de Géronce. C’est ainsi que le prix Lasserre sera attribué régulièrement jusqu’au milieu des années 50 par un jury qui réunit le maire et le curé de la commune. Et ce n’est pas tout : le reliquat de sa fortune, environ 576 000 francs (soit quand même la bagatelle de 2 500 000 €) sont répartis entre l’Académie Française, l’Académie des sciences et le Conservatoire National de Musique, à charge pour chacune de ces institutions de promouvoir chaque année l’auteur d’une œuvre ou d’un travail exemplaire. C’est ainsi que par exemple Pierre Emmanuel reçut le prix Pierre Lasserre en 1929. A ceux qui, comme moi, ignoreraient qui était ce musicien prolifique, je précise qu’il fut, entre autres, le professeur d’Olivier Messiaen ou de Robert Casadessus.
C’est pour toutes ces raisons que le 1° Décembre 1811 reste une date importante qui a vu naître un bienfaiteur de la commune certes, mais également un mécène attentif à l’éducation des plus jeunes, au monde des sciences et des arts.
Illustrations : A.M.