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Dimanche 18 Décembre 1904

C’est encore un Dimanche que se réunit le Conseil Municipal le 18 Décembre 1904. La première délibération du jour est votée à l’unanimité et n’a donc pas semblé poser de problème. Monsieur Vignau, qui a la concession de l’éclairage public à Géronce, percevra donc les 96,50 francs correspondants à un an d’abonnement et quelques fournitures. On sait donc que la concession a commencé en Août 1903, classant Géronce parmi les toutes premières communes rurales éclairées à l’électricité. Ce qui ne paraît pas dans le résultat de cette délibération, c’est que les débuts ont été pour le moins chaotiques. Il a même fallu l’intervention du sous-préfet, intervention saluée par la presse, pour apaiser les débats entre la commune et Monsieur Vignau. Et la nature du différend est conséquente, jugez plutôt : en échange du monopole de de l’éclairage électrique, Mr Vignau s’engageait à doter la municipalité de quatre lampes payantes et trois gratuites. Le conseil exigeait sept lampes gratuites. Mais,au mois de Juillet 1903, « grâce à l’énergie administrative de M. le sous-préfet » un accord intervient. Monsieur Vignau obtient la concession pour dix ans, fournit en contrepartie à la commune 5 lampes gratuites et deux payantes. Sans que cela ait le moindre rapport (encore que…..), Monsieur Vigneau – qui a gagné un « e » au passage dans la presse - a été victime d’un petit incident le mois précédent cet accord. Alors qu’avec un électricien d’Oloron, Monsieur Tapie, il procède à une intervention sur l’installation, un voleur s’empare de la bicyclette de l’intervenant et d’une montre au gilet de Mr Vigneau « sans que personne puisse savoir comment et qui a pu commettre ce larcin ».

Après ces débuts difficiles, les relations vont aller s’améliorant. Notons juste une modification sur l’article 10 du traité de concession : à l’occasion des fêtes nationale, patronale ainsi que les dimanche, lundi et mardi gras (période du carnaval de Géronce), l’éclairage durera jusqu’à deux heures du matin. Une petite mention sur l’article 13, sans toutefois le modifier précise le compte rendu, laisse apparaître un reste de tendance à la procédure entre les parties : « le concessionnaire aura droit de recours aux tribunaux chaque fois qu’il n’acceptera pas une décision du Conseil Municipal relative aux cas de force majeure ».

En 1925, un dramatique accident entraînera le décès d’un employé intervenant sur la ligne. L’enquête s’orientera vers une possible erreur humaine. L’employé, trompé par le changement d’heure ce jour là, aurait été victime d’un rétablissement du courant pendant qu’il travaillait.

La commune mènera par la suite un très long combat pour faire électrifier le Lacé. En 1937, des pourparlers sont engagés avec les pouvoirs publics pour diminuer le coût des travaux. En faisant passer la ligne par Esquiule, on diminue de 2 kilomètres la longueur nécessaire des lignes haute et basse tension. Ce ne sera pas suffisant, puisque le 10 Novembre 1940, insistant sur le chiffre important de la population du quartier ( 23 foyers et 120 habitants ), le conseil demande à faire entrer en urgence l’électrification du hameau dans le programme des grands travaux urgent de l’état. Ce sera chose faite…. plus de dix ans après !