Mercredi 12 Décembre 1832
Les registres d’état-civil compilent les actes de naissances, décès, mariages de la commune. Si les deux premiers sont généralement assez succincts, le troisième comporte des renseignements plus complets pour peu que l’on prenne le temps de les déchiffrer.
Prenons, tout à fait au hasard et parce que la date nous convient parfaitement, le mariage intervenu le mercredi 12 Décembre 1832 entre Jean Herrou et Marie Loustau-Tanot.
Tout d’abord, que nous apprend l’acte ? En premier lieu que le mariage a lieu à 08h00 du matin. De nos jours, ce serait un peu tôt. Nous lisons que le maire de Géronce de l’époque s’appelle Jean Lamazou, que le chef lieu de canton est Ste Marie (qui va encore devoir patienter plus de 25 ans avant de fusionner avec Oloron). Le marié est né à Aren le 19 Juillet 1755. Il a donc 77 ans. Il est journalier, son père est décédé en 1789, sa mère en 1790. Il est veuf d’un premier mariage avec Marie Lecuix, née à Esquiulle (sic) décédée en 1826. Ils ont eu au moins un enfant, Simon, âgé de 47 ans.
Sa future épouse, Marie Loustau-Tanot est née à Salies le 27 Avril 1810. Elle a donc 22 ans (révolus certes, mais quand même 55 ans de moins que son futur mari). Elle exerce la profession de journalière. Son père Pierre, laboureur, est décédé le 13 Novembre 1829, sa mère, Marie Castera le 28 Novembre dernier, soit deux semaines avant le mariage. Elle est donc assistée de sa sœur âgée de 38 ans.
Invités à signer l’acte, la mariée et sa sœur ne peuvent le faire (pour « ne savoir écrire »), tout comme le fils du marié, pour le même motif.
En recherchant un peu, à partir de sites de généalogie en ligne, quelles sont les autres informations que nous pouvons glaner ? Pierre Herrou est l’aîné de 7 enfants nés en 7 ans, on ignore cependant combien ont survécu. Son épouse est la dernière d’une fratrie de 9 enfants nés en l’espace de 17 ans. Le couple aura 2 enfants, le premier en 1834 meurt la même année. Le second né en 1836 meurt en 1838. La même année que son père, mais lui à l’âge respectable de 83 ans. Veuve à au moins 2 reprises, Marie se mariera en seconde noce en 1851, à 41 ans, et en troisième noces à 57 ans en 1867.
Nous laisserons à chacun le soin de tirer ses conclusions et d’alimenter ses réflexions à partir de ces quelques éléments. Juste une remarque en passant, frappé au coin du mauvais esprit. Il faut penser que l’air de Géronce est particulièrement vivifiant. Père à 83 ans, on ne doit pas être loin d’un record.