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Mercredi 2 Décembre 1903

Ce 2 Décembre 1903, « Monsieur le Sous-Préfet d’Oloron » adresse à « Monsieur le Maire de Géronce » un courrier pour faire inscrire, s’il y a lieu, Jean-Pierre Tatieu, né à Angous le 05 Mai 1883 et habitant probablement à Géronce, sur les tableaux de recensement de la commune.

De quoi s’agit-il ? En fait, tous les jeunes gens sont convoqués l’année de leur vingtième anniversaire pour passer le conseil de révision. Cela consiste à évaluer leur aptitude à effectuer leur service militaire d’une durée de 2 à 3 ans à cette époque. Mais tous ne partiront pas : chaque canton est tenu de fournir un contingent limité, les effectifs de l’armée étant limités. Il est donc procédé à un tirage au sort qui va déterminer ceux qui, ayant tiré le bon numéro resteront chez eux et ceux qui, ayant tiré le mauvais numéro rejoindront la caserne. Pour ces derniers, il existe cependant la possibilité de payer un remplaçant. Comme le montre cet extrait du « Glaneur d’Oloron » du 14 décembre 1872, il existait même des officines qui se chargeaient de recruter des remplaçants et passaient contrat devant un notaire !

En 1905, la loi rendit le service militaire obligatoire pour tous les hommes, supprimant le tirage au sort et par voie de conséquence le recours aux remplaçants. Le service devenait ainsi national et un peu plus juste.

Mais au fait, pourquoi le jeune Jean-Pierre Tatieu ne figure ni sur la liste de la commune d’Angous (où il est né), ni sur celle de Géronce (où sont domiciliés ses parents) ? Le pauvre Jean-Pierre n’aura vécu que quelques jours. Il faut dire qu’au début du xx° siècle, près de 2 enfants sur 10 mourraient en bas âge.

Monsieur le Sous-Préfet attend une réponse urgente et circonstanciée. Monsieur le Maire de Géronce annote laconiquement le document de la mention « Décédé à Angous ». 


 

Illustrations : extrait Glaneur d’Oloron du 14 12 1872

A.M.