![](/fileadmin/_processed_/4/0/csm_Dates_conferences_f7de367769.jpg)
![](/fileadmin/_processed_/f/9/csm_Nature_des_engrais_b88fbde309.jpg)
![](/fileadmin/_processed_/4/5/csm_compte_rendu_conference_04d172a517.jpg)
Dimance 5 Décembre 1897
Comme il en a l’habitude depuis plusieurs années, Monsieur Breil vient à Géronce tenir une conférence agricole. Monsieur Breil est « Professeur Départemental d’Agriculture ». Il a été recruté en 1888 par ce qui s’appelle encore le Conseil Général des Basses Pyrénées. Il était ce matin du 5 Décembre à Arette, et sera à la mairie de Géronce de 3h à 4h. Cela fait partie de ses missions : il est chargé de parcourir le département et d’informer les professionnels sur des points aussi variés que les maladies de la vigne (le phylloxera n’est pas à l’époque un simple souvenir), la multiplication des végétaux ou les meilleures conditions pour obtenir un bon fumier. D’après le rapport qu’il adressera au préfet pour 1897, il aura tenu 31 « conférences agricoles nomades » (c’est l’appellation officielle) réunissant 3280 personnes pour cette année. Il est l’auteur d’un almanach agricole, et lors d’une conférence à Oloron en 1893, soutiendra que « La terre pour produire à nouveau doit recevoir en engrais les principes qu’elle a abandonnés aux produits ».
Aujourd’hui, à Géronce, il va donc traiter d’un sujet qu‘il maîtrise parfaitement : les engrais chimiques, leur rôle dans l’agriculture, les formules qui conviennent pour les principales cultures locales (voir document joint). Il va également parler de la loi du 04 février 1888 concernant la fraude dans le commerce des engrais ainsi que le rapporte l’article du Glaneur D’Oloron. Notons et c'est important que 120 personnes assistent à la conférence dans la grande salle de la mairie, ce qui démontre l’intérêt des cultivateurs pour le sujet et leur volonté de faire évoluer leur métier il y a déjà plus de 120 ans.
Et puisque le sujet du contrôle est pour le moins d’actualité dans l’agriculture, il peut être bon de faire remarquer que cette fameuse loi de 1888 menace plus les vendeurs ou fabricants que les utilisateurs puisque :
« Seront punis d'un emprisonnement de six jours à un mois, et d'une amende de 50 à 2.000 F , ou de l'une de ces deux peines seulement :
Ceux qui, en vendant ou en mettant en vente des engrais ou amendements, auront trompé ou tenté de tromper l'acheteur, soit sur leur nature, leur composition ou le dosage des principes fertilisants ou des éléments utiles qu'ils contiennent, soit sur leur provenance, soit par l'emploi, pour les désigner ou les qualifier, d'un nom qui, d'après l'usage, est donné à d'autres substances fertilisantes. »
On peut supposer que certains d'entre vous liront deux fois ces extraits des premiers articles de la loi en se disant que les anciens avaient pas mal de bon sens….
O tempora, o mores (la citation en latin, ce n’est pas tant pour avoir l’air malin que pour éviter les foudres de Bayer ou Monsanto….)